Manifestations du 24-25-26/11/25 : riposte pour une Belgique solidaire, égalitaire et libre

Ce mercredi 26 novembre 2025 marque le point culminant de quatre jours de manifestations, de mobilisations et d’actions, aux quatre coins de la Belgique : la journée du 23 sera dédiée aux violences sexistes et sexuelles, celle du 24 aux transports publics, le 25 à l’ensemble des services publics et enfin une grève nationale interprofessionnelle aura lieu le 26 novembre.

La Fédération Prisme soutient fermement le mouvement de contestation et sera dans les rues ce mercredi 26 novembre. Nous appelons le secteur et les citoyen·nes à se mobiliser contre les mesures d’austérité et liberticides :  flexibilisation accrue de l’emploi, réduction drastique de l’investissement public, durcissement des politiques migratoires, surveillance renforcée, pression sur les droits sociaux, coupes dans la culture, restrictions dans l’enseignement, limitation de l’accès au chômage, etc., autant de droits sociaux qui se dégradent.

Ces mobilisations sont des symboles de résistance contre une politique d’austérité et de casse sociale. Elles s’inscrivent dans un contexte national dans lequel les accords engrangés au sein de la majorité fédérale “Arizona” représentent, selon les syndicats et les organisations de défense des droits humains, une attaque majeure de notre modèle social. La Ligue des Droits Humains souligne d’ailleurs “un recul alarmant de droits fondamentaux dans plusieurs matières, en particulier pour les personnes les plus vulnérables, ainsi qu’un tournant sécuritaire inquiétant”. Dans son analyse de l’accord, la LDH attire l’attention sur une “Convention de Genève détricotée”, une “extrême-droitisation des politiques migratoires”, de “complication du droit à une pension décente” et “d’austérité budgétaire”.

Ces mesures voulues par le gouvernement ne sont pas neutres, ce sont les minorités et les personnes déjà précarisées qui seront touchées au premier rang par les conséquences de cet accord de gouvernement, dont les personnes LGBTQIA+ font partie.  

Quand les droits sociaux et les protections sociales diminuent, ce sont précisément celleux dont l’existence repose sur des ressources instables ; jeunes en rupture familiale, personnes trans en parcours médico-administratif, travailleur·euses précaires, personnes racisées, demandeur·euses d’asile, etc., qui voient leurs possibilités d’agir se réduire encore. Ces politiques publiques ne sont pas abstraites, elles atteignent des corps situés pris dans des réseaux de dépendance, de vulnérabilité et de luttes.

Qui dit flexibilisation accrue de l’emploi dit davantage de difficultés à accéder au marché du travail lorsque son parcours ou son identité s’écartent de la norme attendue.

Qui dit réduction drastique de l’investissement public dit des délais toujours plus longs pour consulter un·e psychologue, une incertitude accrue pour obtenir un traitement hormonal, et une intensification des violences dans les centres d’asile pour celleux qui fuient des pays où l’existence queer met en danger de mort.

Qui dit durcissement des politiques migratoires dit procédures plus restrictives, dispositifs d’accueil débordés, surveillance permanente, et vies minorisées rendues encore plus vulnérables.

Qui dit pression sur les droits sociaux dit restrictions dans l’enseignement, limitation de l’accès au chômage, et dégradation progressive des protections collectives qui soutiennent les personnes les plus exposées aux discriminations.

Qui dit coupes dans la culture dit affaiblissement des espaces où se créent et/ou se conservent les récits alternatifs, où se rendent visibles les marges, où s’inventent des formes d’expression essentielles à la démocratie.

Qui dit surveillance renforcée dit contrôles policiers systématiques : des corps trans présumés suspects, des corps racisés perçus comme menaçants, et des existences queer qui débordent des normes considérées comme devant être strictement encadrées.

Nos droits ne tiennent jamais seuls. Ils sont liés à la protection sociale, à l’accès aux soins, à la justice, à la solidarité.

Les mouvements de protestation de cette fin novembre sont l’expression d’un refus global de la part de la population belge de ces mesures anti-sociales mais sont aussi une alerte.  

Quand l’espace démocratique se rétrécit, ce sont celleux dont les manières de vivre sont perçues comme déviantes, inclassables ou simplement non conformes qui en sont les premières cibles. Si les droits sociaux, les libertés et les protections collectives s’érodent, ce sont les minorités, les femmes*, les personnes LGBTQIA+, les travailleur·euses précaires, qui en feront les frais en premier.  

Il ne s’agit pas seulement de défendre un droit à vivre dignement, mais de refuser une logique où la solidarité devient optionnelle et le rejet, la norme.  

Mobilisons-nous, ensemble, dans les rues, tant qu’il le faudra !  

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