Campagne 17 mai : moins de 50 % des communes wallonnes hissent le drapeau arc-en-ciel !

Sacré recul dans les chiffres !

Depuis plusieurs années, la Fédération Prisme, en collaboration avec les Maisons Arc-en-Ciel deWallonie, invite les Villes et Communes wallonnes à participer à une action symbolique et de sensibilisation aux questions LGBTQIA+ durant le mois de mai.

Ce moment est particulièrement important pour nos communautés avec la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, la transphobie, la biphobie, la queerphobie et l’interphobie le 17 mai. Pour les Villes et communes, il s’agit de hisser le drapeau arc-en-ciel sur la maison communale durant l’ensemble du mois de mai et plus particulièrement le 17 mai et également, si elles le désirent, de distribuer gratuitement les deux pins, que nous avons créé à l’occasion de cette journée, à leurs citoyen-nes. 

Cette campagne et ainsi que les années 2021 et 2022 ont été marquées par différents évènements que l’on souhaiterait souligner :

  • Les tendances depuis 2019 étaient assez positives pour notre campagne. Or, cette année, nous constatons un réel recul dans la participation des communes à notre campagne.Nous observons que moins de 50% des communes wallonnes ont décidé de participer lors de l’édition 2022 de notre campagne. Les circonstances post-covid de notre secteur en pleine restructuration couplées avec une surcharge de travail dans notre secteur ces dernières mois pourraient nous donner quelques pistes pour comprendre ce recul;
  • La commune d’Aubange a été malheureusement victime de vandalisme. En effet, le 24 mai dernier, le drapeau arc-en-ciel qui était accroché au mât de la façade de la maison communale a été retrouvé brûlé ;
  • En février2022, l’influenceur-euse non-binaire Haron Zaanan est mis à la porte d’un restaurant bruxellois. La cause ? Iel portait un bustier où l’on pouvait voir ses épaules. Plusieurs clients se sont plaint de cette tenue et ont remonté l’information aux serveur-euses du restaurant. Un serveur lui a demandé de couvrir ses épaule s’iel ne voulait pas quittait l’établissement. Une action qui pose problème surtout lorsque l’on pense que portait ce type de vêtement n’aurait nullement dérangé la clientèle si il avait été porté par une femme cisgenre, comme le soulignait Haron ;
  • En 2021, UNIA a ouvert 176 dossiers liés à l’orientation sexuelle (pour discrimination, discours de haine ou actes de haine). Ils représentent 6,4 % de l’ensemble des dossiers, contre 4,3 % en 2020. « Les dossiers pour homophobie que nous traitons à Unia comportent des actes de haine, par exemple des coups et blessures, dans près de 43 % des cas. Et malheureusement, ces chiffres ne constituent que la partie émergée de l’iceberg : nous plaidons pour un meilleur encodage du motif homophobe (éventuel) dans les systèmes d’enregistrement de la police et du ministère public », explique Patrick Charlier, directeur d’Unia ;
  • En août 2021,Nathalie Maillet et Ann Lawrence Durviaux sont assassinées, car ce sont des femmes et qu’elles sont lesbiennes.

Ces quelques observations mettent en lumière les éléments suivants :

  • La Fédération reste préoccupée, que cet acte symbolique et de sensibilisation, ne touche que la moitié des entités locales wallonnes. Que cela traduise une volonté de ne pas nous soutenir ou un désintérêt à l’égard des personnes et des questions LGBTQIA+, la réalité n’en reste pas moins problématique à certains moments pour certaines personnes. Les autorités communales ont un rôle important à jouer pour faire en sorte que tous-tes leurs citoyen-nes, y compris les personnes LGBTQIA+, se sentent bien dans leur Ville ou commune ;
  • Ce sont des actes qui nous montrent que nos combats et nos identités posent toujours problème à certaines personnes et cela nous renforce encore davantage dans notre volonté de lutter quotidiennement contre toutes les formes de haine à l’égard des personnes LGBTQIA+ ;
  • Au-delà de cette action symbolique importante, un travail de fond est nécessaire et nous sommes tout à fait disposé-e-s, en tant qu’expert-e-s de terrain, à travailler avec les autorités locales pour faire de chaque Ville et commune wallonne un lieu où il fait bon vivre et où chaque personne est respectée telle qu’elle est.

Néanmoins, il y a quelques bonnes nouvelles à souligner :

  • La province du Luxembourg est la province avec le taux de participation le plus élevé. En effet, sur 44communes, 25 communes ont hissé le drapeau arc-en-ciel (soit un taux de participation qui s’élève à 57%) ;
  • Cette année, la Ville de Namur a mis les petits plats dans les grands. En effet, le Pont de Jambes arborait fièrement les couleurs du drapeau inclusif… il s’agit d’une très belle visibilité pour une bonne partie des communautés !
  • La ville de Mouscron, en plus de hisser le drapeau, a décidé d’illuminer la façade de la maison communale aux couleurs de l’arc-en-ciel ;
  • La ville de Nivelles, l’éternelle bonne élève du brabant Wallon qui participe à notre action pour l année consécutive. Bravo à elle !  

La Fédération espère sincèrement que, l’année prochaine, le taux de participation des communes sera bien plus élevé ! Cela montre que cette action de sensibilisation et de visibilisation est encore importante pour montrer que les personnes LGBTQIA+ sont bien présentes dans la société et que nos luttes sont malheureusement loin d’être terminées…

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