AXE

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Soutiens structurels et ponctuels

Subsides structurels


Renforcer et multiplier l’attribution de subsides structurels et de financements pluriannuels plutôt que les appels à projets ponctuels. Ces subsides structurels permettent de mettre en place des projets plus ambitieux, avec des objectifs à long terme répondant mieux aux besoins du terrain. Ceci devrait également permettre une reconnaissance rétribuée de l’expertise du secteur associatif LGBTQIA+ qui est toujours plus sollicitée. Notons également que ce soutien structurel se doit aussi d’être spécifique aux différentes réalités de terrain en termes de contextes géographique (différences entre vie rurale et urbaine), socio-économique et culturel.


Soutien des petites structures associatives


Elle se fait sur deux niveaux:


a. Subsidier prioritairement les associations dépourvues de moyens traitant de thématiques essentielles au mouvement LGBTQIA+ encore trop invisibilisées, à l’instar de l’intersexuation, la non-binarité de genre et l’asexualité ;
b. Renfort structurel des première et deuxième lignes pour assurer la qualité de l’accueil et la pérennité du suivi. Actuellement, les acteur·ice·s de terrain sont contraint·e·s de se concentrer sur l’aide de première ligne et de renvoyer leurs bénéficiaires vers un réseau de deuxième ligne qui est constitué par leurs soins de façon souvent informelle.


Soutien financier de la recherche


Les enquêtes sont nécessaires pour assurer le retour des réalités du terrain et des revendications vers les représentant·e·s politiques afin que ces dernier·e·s puissent en tenir compte dans leurs plans d’action. Actuellement, les subsides ne permettent généralement pas d’entreprendre des recherches empiriques sur un temps long.


En effet, la plupart des recherches sont contraintes budgétairement à une limite de 6 mois à un an ce qui s’avère très souvent insuffisant pour parvenir à un résultat satisfaisant et à aboutir à des résultats pleinement exploitables et utiles aux actions. Plusieurs pistes de financement sont envisageables pour soutenir ces recherches :


a. Financement d’un centre de recherche sur les questions LGBTQIA+ ;
b. Financement de projets de recherche sur un temps long (3-5 ans) au sein des universités et du FNRS ;


Stimulation de recherches sur des thématiques-clés


De nombreuses réalités LGBTQIA+ en Wallonie et en Belgique restent à investiguer pour proposer des actions cohérentes et adaptées au soutien de nos populations. En particulier, afin de former au mieux les professionnel·le·s concerné·e·s, nous requérons davan- tage de moyens pour investiguer sur les besoins spécifiques des personnes LGBTQIA+ des troisième et quatrième âge, en situation de handicap, en situation de précarité et en milieu carcéral. Par ailleurs, des recherches approfondies sur les mouvements « anti-genre » (1) , leurs réseaux, leurs étendues, leurs soutiens et les façons de faire face à leur développement doivent également être soutenues.

LIENS UTILES

(3) Roman Kuhar & David Paternotte (dir.), Campagnes anti-genre en Europe. Des mobilisations contre l’égalité, Lyon, Presses universi-taires de Lyon, coll. « Sexualités », 2018.